Un vieux bureau, une chaise cassée. Un ancien cahier, une trousse trouée. Un crayon de bois mal taillé, une gomme usagée. Une veste mal repassée, une chemise mal fermée. Un pantalon déchiré, des chaussures non cirées. En résumé, une tâche noire sur du blanc. « Élève solitaire » « Doit voir quelqu'un » « En difficulté scolaire » « Enfant trop seul, des amis ? » non je n'avais pas d'amis, sinon je ne serais pas « solitaire ». Mais pourquoi est-ce que j'étais celui qui devait endurer tout ça ? Parfois je regrettais de ne pas avoir fait le bon choix le moment venu. Au moins, j'aurais été débarrassé de tous ces parasites, de ce parasite. Peut-être que mourir devait être une sacrément belle aventure ! Qui sait ? La mort devait être un agréable voyage, étant donné que personne n'en était jamais revenu. Mais comme un lâche, j'avais reculé devant l'envie de mourir et j'avais repris la vie là où je l'avais laissée. Dieu que j'avais été bête. A présent ce que je vivais était plus pire que se donner la mort. Cet être à qui tu avais accordé le droit de vivre était horrible avec moi. J'étais son souffre douleur, il m'en faisait voir de toutes les couleurs. Il prenait son pied avec son sourire narquois qui en disait long sur ses pensées, son regard de braise et sa voix grave, une pointe brisée. Et pourquoi c'était moi qu'il avait choisi pour subir toutes ses envies ? J'en avais marre de lui, j'en avais ras le bol d'être son martyr.

« J'en ai ras l'cul ! Criai-je dans la classe en me levant de ma chaise.
- Jeune homme vous êtes prié de vous rasseoir ainsi que de faire attention à ce que vous dites.
- Excuse me Miss. Répondis-je en à la prof de langue.
- Alors Bébé est en colère ? Oh oui dis donc il est vraiment pas content ! »

Je le fusillais du regard en espérant l'atteindre en plein cœur.

« Baisses les yeux ! M'ordonna-t-il.
- Sinon quoi ? »

Il se leva brusquement en me fixant de son regard, ce regard qui tuerait n'importe qui. Impuissant devant une telle prestance et surtout devant lui, je me rasseyais en fixant le dehors.


Dernier cours de la journée, la matière que je détestais le plus : le sport. Étant de nature très seul, devoir faire une activité collectif c'était ce qu'il y avait de plus dur, surtout avec lui dans les parage. Et puis avec ce short court et ce tee-shirt … Comment ne pas avoir peur de se faire violer quand on avait un visage et une silhouette féminine comme moi ? Je pouvais m'attendre à tout, seulement je ne savais pas encore de quoi il était capable. Quand j'avais finis de mettre ma tenue et de faire mes lacets, j'entendis la porte des vestiaires claquer et puis plus rien. L'atmosphère devenait inquiétante et la peur montait tellement vite que ma respiration se faisait plus forte et plus rapide. Un courant d'air vint me frôler et je me retrouvai plaqué aux casiers. Un gémissement plaintif s'échappa de ma bouche et mes mains vinrent agripper le tee-shirt de mon agresseur.

« Pourquoi tu trembles Bébé ? Est-ce que c'est moi qui t'ai fait peur ? Murmura une voix qui m'était un peu trop familière à mon goût.
- Pas-pas du tout. J'ai juste froid.
- Ah oui rien que ça ? Je peux arranger ça si tu veux, me susurra-t-il dans le creux de mon cou en me caressant la cuisse, laisse-toi faire. »

Il passa sa main sous mon haut et commença à caresser mon ventre maigre en muscle. Mes doigts fourrés dans le tissu de son tee-shirt le froissèrent sous son touché. Je me mordais la lèvre pour ne pas me trahir et sortir le bruit qui l'aurait incité à continuer, je me mordais jusqu'à ce qu'elle se mette à saigner. Toujours à me caresser la cuisse, la main qui s'occupait de mon ventre glissa dans mon dos maintenant. Mon corps était en ébullition, le sien de marbre, il effleura à peine ma colonne vertébrale qu'un frisson me parcouru l'échine et m'obligea à gémir de désirs.

« A-arrête … S-s'il te plait. Quelqu'un pourrait nous … Ah~ »

S'il ne s'arrêtait pas tout de suite, je ne donnerai pas cher de ma peau. Pitié ne va pas plus loin … Il attaqua mon cou, il le couvrait de plusieurs petits baisers sensuels, le mordillait comme un vampire pour au final rester collé pour m'y laisser un suçon. Quand il eut terminé de jouer avec moi, il s'écarta avec un sourire vainqueur d'accroché aux lèvres. Je portai immédiatement ma main à mon cou pour constater l'étendu des dégâts.

« A présent je sais que tu m'appartiens. »

Il me tourna le dos et me lança un « tonight » en guise de « ne t'en fais pas, je n'en ai pas terminé avec toi. »


Ça faisait deux heures que la nuit était tombée sur la ville qui s'endormait petit à petit. Cette journée n'avait pas été pire que les autres, comme d'habitude j'avais hâte que la fatigue se montre pour me dire que demain serait un autre jour. Hélas mon enthousiasme fut de courte durée quand j'entendis qu'on frappait à la porte. A cette heure-ci il n'y avait qu'une seule personne au Monde qui pouvait venir. Sachant très bien ce qui se passerait quand j'aurais ouvert, je me levai du canapé et allai à la porte d'entrée. Quand elle fut ouverte, je tombai nez à nez avec lui, mais il était méconnaissable. En temps normal son sourire narquois dominait ses expressions et sa voix brisée rigolait de mon malheur. Là ce n'était pas comme d'habitude. Il se tenait maladroitement à l'encadrement de la porte, une bière à la main, il saignait de la lèvre inférieure et pleurait. C'était la première fois que je le voyais pleurer, il paraissait si fragile dans cet état. Il lâcha la bouteille qui vola en éclat une fois le sol percuté et allait pour se redresser quand il perdit l'équilibre. Je le rattrapai de justesse et l'entrainai à l'intérieur. Je l'obligeai à se laver et se changer et en guise de remerciements, il s'étala sur mon lit. Au moment où j'allai me lever pour le laisser, il m'attrapa la manche de ma chemise et me tira vers lui. Je me retrouvai sur le dos sur le lit avec lui au-dessus.

« Je ne t'ai jamais dit que j'en avais terminé avec toi, dit-il en déboutonnant un par un les boutons de ma chemise, tu as essayé de te rebeller ce matin. Tu sais que ça m'a complètement excité. »

Une fois ma chemise grande ouverte, il passa sa main sur la totalité de mon torse plus frêle que jamais. Et la deuxième vint se glisser dans mes cheveux blond. Il m'embrassa la poitrine, puis l'épaule, enfin le cou et termina sa route sur mes lèvres. Les siennes étaient douces et agréables malgré l'arrière goût d'alcool et bizarrement même s'il était un démon avec moi, je ne voulais pas qu'il arrête de m'embrasser, ni ses caresses. Je savais que s'il continuait on allait franchir la limite du raisonnable. Mais au diable j'en avais envie. Oui étrangement .. Je le désirais. Je passai à mon tour, mes mains sous son chandail et le remontai. La température grimpait à vitesse grand V et ses baisers devenaient de plus en plus sensuels. Je pouvais sentir dans ses caresses et nos embrassades qu'il me désirait. Je portais mes mains à son pantalon et à sa ceinture, je pris plaisir à la défaire tout doucement.

« Ça t'amuse ? Tu souhaites me torturer c'est ça ?
- Chacun son tour. Cette fois c'est à toi de subir. »

La ceinture enlevée, je déboutonnai son jean d'une lenteur extrême, rien que pour savourer ce moment, c'étaient les seuls instants où je pouvais être le méchant qui torture sa victime. Pendant ce temps il avait le temps de me baiser la moindre passerelle de chair que ses lèvres croisaient. Quand son bas fut enlevé, il remonta à mon oreille.

« Tu n'aurais pas dû prendre ton temps. »

Une heure du matin, c'était la première fois que je couchais et aussi ma première fois avec un homme. Dieu, est-ce que je serais maudit ? Était-ce mal de le faire ? Étais-je sale maintenant ?... Je ne savais même plus ce que j'étais avant, et je ne savais pas ce que j'allais être. Mais alors pourquoi est-ce que j'avais aimé ? Comment ça se faisait que j'en voulais encore ? Pourquoi ? Comment ? Trop de questions d'un coup mais est-ce que je …

« A quoi tu penses Ji Yong ? Me demanda-t-il en me rejoignant devant la fenêtre.
- Mmh à rien. »

Il fit glisser la chemise de mon épaule et recommença à l'embrasser tendrement. Du bout des doigts il caressa mon avant-bras, je me laissais entièrement faire. Je crois que ...

« Je t'aime Seung Hyun.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je t'aime Seung Hyun. »