OS | Vieillesse

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Vieillesse

« La solitude est un plat qui se mange seul. »

Je suis vieux, je suis malade, je vais bientôt mourir mais plus que tout je suis seul. Seul dans une maison trop grande, dans une chambre trop vide, dans un silence trop lourd. Je suis misérable, allongé dans ce lit, perdu dans mes pensées, des pensées qui ne peuvent même pas briser le silence qui s’est installé depuis trop longtemps dans ma demeure. J’en ai aimé des femmes mais ce n’était pas réciproque, certaines femmes m’ont fait croire à un amour alors qu’elles ne s’intéressaient qu’à mon argent. Je les renvoyais vite-fait chez elles ces femmes avides. Je regrette elles m’auraient au moins tenu un peu compagnie, ces femmes ingrates. Amour ingrat. A 20 ans on ne s’inquiète pas, à 30 ans on se dit qu’on a encore le temps, à 40 ans qu’on a encore des chances, à 50 ans on espère et à 60 ans il est trop tard. Maintenant que le destin m’a offert la solitude je suis obligé de me faire la conversation et je me suis déjà surpris à me parler à voix haute. Peut-être pour essayer de combler le vide de ma vie. Le destin m’a ôté la sociabilité, mes voisins croient que je suis un homme détestable parce que je suis riche, les enfants ne s’intéressent pas à moi car je suis vieux, et tous les autres ont pitié de ma personne parce que je suis malade et en fin de vie. J’aimerai tant dire tout ce que j’ai sur le cœur mais le dire à qui ? La solitude m’accompagne depuis mon enfance. Aucune oreille n’est là pour m’écouter. Je suis fatigué, fatigué de ne pas trouver de réconfort, fatigué de la solitude, fatigué de vivre. Je ne demande qu’un peu d’attention et d’amour. Les jours passent et je me sens faiblir, je pense que c’est bientôt terminé pour moi. Silence. Vide. Solitude. Trois mots qui résument parfaitement mon existence. Une existence un peu trop lourde pour une seule âme. Mais j’espère toujours qu’une personne franchisse le pas de ma porte, vienne combler le vide de ma chambre, me parle avec douceur et m’accompagne dans mes derniers souffles de vie. Je ne vois personne, je n’entends personne et j’attends. Trop tard. Personne ne viendra. Je ferme lentement mes paupières, je suis seul. Je ne demandais qu’une personne à qui parler, qu’une main à serrer.

Je ne demandais qu’une présence à mes côtés avant de m’en aller, même celle de mon pire ennemi m’aurait suffi.

« Un proverbe dit qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné,
pourtant aujourd’hui je préférerai être mal accompagné que mourir seul. »