La Lune éclairait d'un vif éclat la vieille ville. Les maisons à colombages qui faisaient le charme de la cité étaient endormies. Seule une demeurait allumée. Derrière le carreaux un homme. Son excursion nocturne l'empêchait de trouver le sommeil. Il avait la lèvre écorchée, l'arcade sourcilière ouverte et un hématome sur la joue gauche. Si son marcel était noir, on pouvait quand même y voir plusieurs tâches rouges plus ou moins sèches à certains endroits. Il prit le chemin de la salle de bain pour y trouver les premiers soins dont il avait besoin. Il revint dans la pièce principal quelques minutes plus tard et se laissa tomber sur le lit. Il n'avait pas trouvé de trousse à pharmacie et la douleur à son épaule gauche devenait plus intense chaque minute. Puis on frappa à la porte. Il n'attendait personne pourtant. Il se releva et de sa main entaillée, il se saisit du revolver qui était sur la table basse. Doucement il s'approcha de l'entrée, et observa l'extérieur avec l'aide du judas. Il ne vit personne. Il ouvrit et une fine silhouette se dessinait dans l'ombre de l'escalier. Il baissa son arme quand il reconnut qui c'était. « - Agathe qu'est-ce que tu fais là ? - Je-je voulais te voir Jiyong. » Il la fit entrer en prenant soin d'inspecter les lieux avant de refermer la porte. Elle avança jusque dans la pièce principal du petit logement et retira sa veste de cuire, son bonnet et son écharpe. « - Jiyong qu'est-ce qu'il y a, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu ne réponds pas au téléphone, personne ne sait jamais où tu es fourré ... » Elle ne put terminer son sermon, qu'il posa ses lèvres blessées sur celles douces et sucrées de son aimée. Il décolla leurs bouches mais la garda dans ses bras. Il respira le parfum fruité de son shampoing et le savourait. « - Ji-jiyong... tu-tu saignes ! » Elle le fit s'asseoir et partit voir dans la salle d'eau. « - Il n'y a rien là-d'dans, j'ai déjà cherché ! - Je vais aller cherché quelque chose à la pharmacie, celle de garde doit être ouverte. » Elle sortie de l'appartement en courant, et ne traîna pas en chemin. Quand elle revint seulement quelques minutes plus tard, Jiyong était allongé sur les draps du lit, assoupi. Au son de la porte qui se refermait, il bondit et pointa son arme sur elle. Agathe resta sur place. Le jeune homme baissa son arme et se rassit sur le matelas. Elle vint s'agenouiller devant lui et délicatement, elle lui prit des mains le pistolet. Agathe caressa doucement la joue de Jiyong et lui vola un baiser. Elle lui retira son haut et lui prodigua les soins pour sa blessure. « - Tu devrais aller à l'hôpital, ma compresse ne suffira pas Jiyong. - Non surtout pas, je ne veux y aller. Tu t'en sors très bien. - Mais Ji.. regarde dans quel état tu es ! Je ne sais pas ce que tu trafiques encore mais arrête ! Tant qu'il en est encore temps... » Il sentit une goutte lui tomber sur la peau, puis elle perla le long de sa colonne vertébrale. Il l'entendait sangloter derrière lui, alors il lui prit sa main. « - Je te promet que quand toute cette histoire sera terminée, je resterai à tes côtés sagement. Comme un vrai couple, je te le promet ... » Il se tourna pour rencontrer ses yeux. Ils étaient noyés par les larmes et son visage d'habitude si clair et pétillant était à ce moment là, ravagé par la peur de le perdre. Elle colla la paume de Jiyong à même sa joue, et l'embrassa pour se rassurer. Il se redressa pour être à sa hauteur et captura ses lèvres une nouvelle fois. Il l'allongea sur le lit et se positionna au dessus d'elle. « - Jiyong arrête tu es blessé, tu dois te.. - Sht tout ce que je veux pour l'instant c'est toi ! » Il lui retira son chandail puis son débardeur. Désireux de découvrir son corps, il parsema sa poitrine et son ventre de plusieurs dizaines de baisers papillons. Elle, elle agrippait le cou de l'homme qu'elle aimait pour le faire remonter et l'embrasser fougueusement. Elle appuyait sur sa nuque pour approfondir le baiser pendant que lui, détachait le bouton de son slim pour le faire rejoindre le reste des habits au sol. Elle se retrouva bien vite en sous-vêtements. Il frôla la peau de ces cuisses. « - Attends attends... tu ne veux pas plutôt prendre une douche ? - C'est une invitation que je ne peux décliner très chère. » Elle lui prit la main et l’entraîna dans la cabine de douche qui était assez grande pour les accueillir. Agathe fit couler l'eau, elle était chaud ...ou bien froide mais avec la chaleur de leurs corps qui ne cessait d'augmenter depuis le début de leurs échanges charnelles, l'eau semblaient chaude, presque brûlante. Jiyong retira son jean avec son caleçon et dégrafa le soutien-gorge de sa dulcinée. Elle fit glisser son tout dernier dessous et les voilà tous les deux nus, sans gêne. Jiyong porta Agathe sur le petit rebord carrelé normalement destiné pour les bouteilles de shampoing et embrassa les clavicules, le cou, et massa tendrement la poitrine de sa bien-aimée. Elle attrapait par poignée les cheveux bruns de son tortionnaire sous l'effet du désir et s’interdisait d'émettre un quelconque son qui l'inciterait à continuer. Elle fit un mouvement de bassin pour donner le feu vert à Jiyong. Il hésitait, il ne savais pas si c'était le bon moment. « - Agathe je ne sais pas si … - Jiyong si je ne le voulait pas, je serais déjà partie en courant d'ici. » Il plongea son regard dans le sien, sans si attendre il lisait au travers une vague de supplications et un désir ardant de le faire. L'eau continuait de couler sur le long de leurs corps, elle camouflait tout bruit suspect et les aidait à se sentir à leur aise. La buée se formait petit à petit sur les parois mais une main vint s'y poser. Les doigts fins glissèrent et derrière on entendait plusieurs gémissements. Soit ils étaient plaintifs, soit ils étaient remplis de plaisirs. Jiyong donnait tout ce qu'il avait comme si c'était leur dernière fois, leurs respirations étaient saccadées et il accélérait. Il se sentait tellement vivant en elle, et elle, elle se sentit partir. Elle leva le bras comme si elle voulait frôler, ou même toucher les portes d'un paradis qui lui avait été si longtemps interdit. Jiyong éleva lui aussi son bras pour aller entrelacer leurs doigts. Il serra fort cette main si fragile, de peur qu'elle ne lui échappe. Et dans un dernier coup de rein, il se libéra en elle. Elle jouirent à l'unisson afin d'atteindre ensemble le point culminent de leur voyage. Ils ralentirent la cadence, et Agathe entoura la taille de Jiyong de ses longues jambes comme pour l'emprisonner. Elle se blottit dans le creux du cou de son amant et lui fit de même. Mais Jiyong avait la tête ailleurs, il se demandait s'ils n'avaient pas commis une erreur. S'ils n'avaient pas goûté au fruit interdit.