Enlacés et entrelacés, un pauvre draps est délicatement posé sur leurs jambes. Le reste de leurs corps est nu et à découvert. Ils ont fait l'amour jusqu'à épuisement. Pour elle, son maquillage de la vieille s'est étalé sous ses yeux et lui, les hématomes de la querelle d'hier soir sont apparents. Les premiers rayons du l'aube viennent le frapper en pleine figure. Il gémit. Placée sur lui, en sentant ses gigotements, elle n'a pas d'autres choix que de se réveiller à son tour. Ils se frottent les yeux à l'unisson, ils ont mal. Ils ont abusé de la poudre blanche et des bouteilles. Malgré tout, ils en redemanderaient bien une nouvelle tournée. Être déconnecté de la réalité, aller saluer l'inconscient. Cette décadence affligeante de l'âme et de la raison, c'est ce qu'il préfèrent.

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Jiyong caresse la peau douce et beige de la belle créature qui se trouve dans ses bras. Elle, elle lui dévore le torse par des dizaines de baisers papillons, elle y laisse même des traces sur son passage. Puis elle attrape le premier pantalon qui lui passe sous la main. De la poche arrière, elle en extirpe un paquet de Malboro. Son rituel quotidien, sa clope matinale. Jiyong la lui prend et la glisse entre ses lèvres. Elle sourit, il est joueur. Elle aime ça. Lui l'allume, elle tire la première bouffée. La sensation que lui procure la fumée l'aide à se calmer. Elle en profite. Elle a toujours l'impression que c'est sa dernière cigarette. Elle se dit que demain, peut-être qu'un de ses poumons déraillera à cause du goudron qui s'y est installé. Elle s'en fout, elle aime le danger. La cigarette terminée, Jiyong passe en position de force. Il câline sa généreuse poitrine et lui mordille la peau du cou. Le plaisir lui monte à la tête, elle laisse échapper un gémissement de bien-être. Ils repartent pour une « nuit » de folie, de galipettes et de cris. Ils savourent, ils profitent, ils respirent chacun l'odeur de l'autre. Une odeur de tabac, d'alcool, de cocaïne et de sexe, une odeur exquise dont ils raffolent les sensations. Ils savent pertinemment que la vision qu'ils donnent est d'une tristesse absolue. Ils savent très bien que chaque jour, ils frappent aux portes de l'Enfer, sans que personne ne daigne leur ouvrir le passage. Ils savent aussi que s'ils n'en jouissent pas aujourd'hui, demain il sera trop tard.